Ma vie me déçoit. Je creuse des trous sans profondeur. Ma vie me donne envie de mourir. Mais la mort c'est surtout un corps qu'on enterre. Et mes trous n'ont pas de profondeur. Les trous que je creuse sont des montagens. Il me faut les grimper. Pour mieux m'y jetter. Et recommencer. A creuser. Creux.
une lente agonie, une valse avec la nuit. au bord des deux heures, je me sens ivre et ma nuque s'amollit. ma tête bientôt heurte le sol avec le bruit d'une balle qui percuterait un manteau de fourure. le carrelage froid se rechauffe de mon sang. et mon sang de devenir glacé. et moi de mourir. et le monde de l'ignorer.
une vague vient de la plage dans la mer. elle est turquoise comme un ciel en verre. une vague qui me carresse la paupière. ici, j'abolis tout sens. là, je balbutie où tu palpites. tes mains s'arrêtent sur mon ventre. longtemps elles se posent comme des papillons morts. tes mains blanches pleines de veines. longtemps, comme des papillons. puis doucement elles entament l'ascension, de mon nombril à mon cou. une perle de sueur coule à contre sens. mon corps pleure et mon coeur éjacule. je t'aime. pour la première fois.
